jeudi 28 février 2013

Laura Strasser



Bustes insolites, suspensions épurées, Laura Strasser manie à la perfection l'art de la céramique. Elle vit et travaille à Weimar, en Allemagne. Après une première expérience comme décoratrice au théâtre de Francfort, elle s'installe à Weimar pour étudier le design de produit au Bauhaus, avant d'intégrer à l'aide d'une bourse le Pratt Institute à New York. Là elle se familiarise avec porcelaine sous la houlette d'Irwin Tepper.
Prise de passion pour la porcelaine blanche Laura commence à la décliner à l'infini.
Depuis 2006 elle travaille pour Kahla Thüringen Porzellan, sous la direction de Barbara Schmidt. Elle a également lancé la marque Frenchknicker, en collaboration avec Milia Seyppel. Au Bauhaus, Laura dirige différents ateliers et en 2009 elle co-organise My Bauhaus is Better Than Yours, plateforme d'exposition visant à promouvoir les œuvres d'étudiants et de designers fraîchement diplômés.
Son travail se concentre sur la porcelaine en intégrant la signification historique et sociale du matériau. En créant des objets aux titres poétiques ou humoristiques (14%, Trauma, Quadrature, With Love from China), Laura cherche à atteindre de nouveaux standards esthétiques tout en réinterprétant une tradition plus que millénaire.

 

lundi 25 février 2013

Théâtre du Capitole de Toulouse - Hiver 2013



Ballet du Capitole :

Nous avons vu vendredi "Rythmes de danse" à la Halle aux Grains. Le ballet se compose de trois pièces chorégraphiées par Kader Belarbi, William Forsythe et Jacopo Godani.La première partie "Entrelacs" qui est une création du Ballet national de Chine (Théâtre Tianqiao de Pékin 2007) est une pure merveille. Le ballet se poursuit avec de "The Vertiginous Thrill of Exactitude" (Ballet de Francfort 1996) entrée au répertoire du Ballet toulousain en novembre 2009. Et enfin, "AURA : Anarchist Unit Related to Art" (Ballet de Mainz 2009), repris en 2010 pat The Project - Israeli Dancers sous le titre Light Years au Performing Arts Center Opera House de Tel Aviv.
 
Photo : Entrelacs, chorégraphie Kader Belarbi 
Photo : David Herrero

dimanche 24 février 2013

Back from Rishi Valley, India

 


 







 
"Rishi Valley School: the most healthy ecosystem for a child to get an education for life".

Photographies : Charlotte & Boeuf, janvier 2013

mercredi 20 février 2013

LIU BOLIN: camouflages urbains

 
J’ai découvert une belle exposition dans les locaux de la Fondation Ecureuil Place du Capitol à Toulouse ; à voir absolument!

 
Liu Bolin, certes encore jeune sur la scène internationale de la performance connaît un succès grandissant. « Diplomé en 2001 du département sculpture de la CAFA, il conduit ses performances en jouant avec le corps comme s'il s'agissait de sculptures vivantes. Il s'intéresse à la question du corps dans l'environnement social : comment se fondre ou au contraire ressortir dans un paysage socio-culturel donné. Dans sa série "Camouflage", il travaille donc toujours en fonction du site dans lequel il conduit ses performances, en tenant compte des éléments visuels et émotionnels autant que des codes sociaux qui transparaissent dans ces lieux ».
voir: http://www.caisseepargne-art-contemporain.fr/
 
 
"On ne se lasse pas de voir et revoir "Hiding in the city", la performance photographique la plus spectaculaire de Liu Bolin, débutée en 2005. Modelant, peignant des corps comme des sculptures vivantes, l'artiste protestataire attise notre curiosité et attire notre attention sur cette humanité qu'on ne voit plus, ou qu'on ne sait plus regarder, dans nos paysages urbains surpeuplés...
 

L'oeuvre de ce passe-muraille chinois fait en ce moment l'objet de deux expositions en France : l'une à Paris ; l'autre à Toulouse, dans le cadre du festival "
Made in Asia". Deux bonnes raisons d'apprécier l'étonnant travail photographique de celui que l'on surnomme, à juste titre, "l'homme invisible" ! " Le Figaro, 23 janvier 2013.
 
 

lundi 18 février 2013

Geneviève ASSE, Musée Fabre Montpellier

A qui cherche le soleil, je conseille le Sud. Il a fait très beau à Montpellier où je me suis rendue vendredi pour visiter l'exposition d'hiver des galeries contemporaines consacrée à Geneviève ASSE.
 
 
Née à Vannes en 1923, elle intègre l'Ecole des Arts décoratifs et l'Ecole du Louvre en 1940 et peint ses premières natures mortes. En 1941 elle participe au Salon des moins de trente ans et y rencontre le collectionneur Jean Bauret et par ce biais fait la connaissance d'artistes contemporains : Serge Poliakoff, Nicolas de Staël.
 
Les boîtes bleues (1948) oeuvre exposée actuellement et jusqu'au 10 mars au Musée Fabre, témoigne de cette première période.
 
 
 
Par la suite et notamment à partir des années 60 la forme se dilue, il s'agit de transcrire la lumière et la palette se restreint à deux couleurs : le bleu et le blanc.
 
 
 

Regardez ce disque (huile sur toile), on le croit en deux parties, mais ce n'est qu'un trompe-l’œil.



Photographies : Charlotte & Boeuf 2013

jeudi 14 février 2013

Ma relation au temps, par Jacques Salomé – psychosociologue et écrivain

 

Le dire tout de suite, ma relation au temps devient de plus en plus ambiguë ou du moins versatile et changeante. Elle ne cesse de fluctuer entre passivité et ouverture, entre activisme et laisser faire, entre effervescence et quiétude ou bienveillance. Ce que je sais, c’est que je cours après le temps, je n’ai pas le temps de tout faire, et ce que je fais, je le fais souvent trop vite et pourtant je fais plusieurs choses en même temps !
« Il est un âge où on ne rencontre plus la vie mais le temps. On cesse de voir la vie vivre. On voit le temps qui est en train de dévorer la vie » écrit Pascal Guignard. Je suis à l’âge où j’ai encore en moi le goût ardent de la vie et où, à chaque instant, je sais et surtout je sens, que le temps s’accélère ou peut rétrécir, devenir parfois si fluide qu’il échappe même à mes rêves et d’autre fois si dense qu’il immobilise l’espace pour s’y blottir en entier et quasiment m’expulser. Je suis dans cette période de ma vie où il me semble vital de ne plus gaspiller ni une seule seconde, ni la parcelle, la plus infime soit elle, de mon temps. Je ne peux enfermer le temps, ni le garder, ni l’économiser mais je peux au moins tenter de le vivre à temps plein, en explorer tous les possibles, en goûter tous les instants.
Et en même temps, je découvre que ce n’est pas le temps donné à une rencontre par exemple, ou à un projet, qui est le plus important, c’est la façon dont nous allons l’utiliser, le nourrir et vivifier ainsi la rencontre elle-même ou la réalisation d’un projet. Que le plus important à vivre, est dans ce qui va se dire, se partager, se découvrir dans l’espace d’un échange, surtout quand c’est un échange intime et précieux. Le plaisir de son anticipation fébrile ou sereine, la chaleur de l’accueil, la ferveur des regards, l’impatience des mains, la vitalité de la présence, l’émerveillement des partages, c’est tout cela qui va donner du goût, du plaisir et de la valeur au temps vécu ensemble. Et puis bien sûr, les traces en nous du souvenir, le ferment engrangé pour de prochaines retrouvailles ou la nostalgie émue d’être passé à coté de l’essentiel, trop loin de la vie justement. Gardons-nous aussi de maltraiter nos souvenirs, même et surtout quand une relation est terminée. Nos souvenirs sont le terreau sur lequel va se construire un peu et parfois beaucoup de notre devenir.
Le temps est mutin, extensible, fluide ou lourd suivant la façon dont nous sommes présents au présent, entier dans l’instant. Que ce soit dans la relation à autrui où il me paraît important de ne pas alourdir ou polluer le temps d’un partage, par des communications vaines, artificielles, redondantes ou stériles. Que ce soit dans la relation avec soi-même où le temps me redevient plus précieux, chaque fois que dans l’après-coup, j’ai conscience que j’ai perdu un peu de ma vie (par exemple, en regardant un film inepte à la télévision, en me laissant embarquer dans une soirée nulle, en prolongeant des discussions insipides). Je m’en veux alors d’avoir gaspillé ma vie et le soir dans mon lit, il m’arrive d’en rassembler les morceaux, d’en extraire le bon et le doux pour pouvoir m’endormir plus apaisé.
Le temps est devenu ma grande affaire, je lui accorde plus d’attentions, de soins, d’intérêt, en un mot plus de temps.
 
Jacques Salomé, est l’auteur de :Si je m’écoutais je m’entendrais - Ed. Pocket
 

mercredi 13 février 2013

NEULAND par le duo Eva Paster et Michael Geldmacher


Eva Paster et Michael Geldmacher, tous deux la quarantaine, se sont rencontrés à l'université de Munich et forme depuis un couple parfait.
 
 
 
Ils ont créé NEULAND alors qu'ils étaient encore étudiants et ont réinventé placards et étagères tout en finesse et en lignes pures.
Ils ont hérité de la rigueur des industries de design allemandes, du Bauhaus, de l'école d'Ulm fondée en 1953 par Inge Aicher-Schol, Otl Aicher et Max Bill, tout en intégrant une sensibilité plus émotionnelle, plus libre.

C'est l'étagère Random pour MDF Italia qui les a fait connaître. Le directeur artistiques souhaitait changer le dessin et a mis trois ans à se décider. "Mais nous n'étions pas connus, nous vivions d'autre chose que l'édition et n'avions vraiment rien à perdre à insister. Elle a finalement été éditée en 2005 et aujourd'hui, c'est un grand succès commercial". Michael Gelmacher IDEAT, nov 2011.
.


dimanche 10 février 2013

Dimanche pluvieux, dimanche heureux, en tout cas ce fut l’occasion de rafraichir quelque peu la déco dans une des chambres.
 
 
 
 
Avant :
 
 
...après :

 
  
 
 

 
Photographies : Charlotte & Boeuf 2013


mercredi 6 février 2013

Tomatoes on the back porch, Susan Paulsen


J'ai retrouvé aujourd'hui dans ma bibliothèque un livre de photographies de Susan Paulsen (Steidl, 2004) que j'aime beaucoup.





Ces photographies prises par une femme et sa mère nous dévoilent l’intimité de leur vie au quotidien à Block Island.
Ce n’est pas juste une collection d’images, c'est toute la poésie des instants éphémères.
 

samedi 2 février 2013

Antoni Tàpies





 Si on aime l'art contemporain, on ne peut pas ne pas s'intéresser à Antoni Tàpies, l'un des derniers "grands" du XXe siècle. Il nous a quitté il y a un an le 6 février 2012.


"Tàpies naît à Barcelone en 1923, au sein d'une famille petite-bourgeoise, lettrée et farouchement attachée à l'identité catalane. Enfant, une faiblesse pulmonaire l'oblige à vivre reclus dans des sanatoriums ou la maison familiale. Il ne cesse alors de lire et de peindre, produisant frénétiquement des copies de
Van Gogh. Un autodidacte qui deviendra l'héritier génial de cette première avant-garde catalane portée par Miró, Dalí ou Picasso.

D'emblée, explique Jean-Luc Chalumeau dans la monographie qu'il lui a consacrée, Tàpies rejette la peinture tirée du réalisme socialiste aussi bien que "l'académisme abstrait". "Bien que fortement politisé lui-même à cette époque (homme de gauche, il a été un opposant farouche à la dictature franquiste, NDLR), il détestait instinctivement l'esthétique stalinienne, (et) haïssait plus encore le pseudo-apolitisme de l'académisme abstrait qui s'offrait alors comme alternative à l'art dit progressiste". Son oeuvre à lui se construira "entre ces deux écueils", également détestés".

Il introduit rapidement dans ses toiles des matériaux "pauvres" et des objets de récupération : des planches grossières, de la boue, des fils électriques, des chaussettes usées, des morceaux de drap. Il y impose, aussi, des fragments d'écriture, des tracés proches des caractères de la calligraphie chinoise ou japonaise, des croix. "Matiériste" donc, mais dans l'exploration incessante de l'épaisseur expressive du matériau, Tàpies a mieux que quiconque appréhendé, souligne Manuel Borja-Villel, la "nature matérielle du langage". Cette exploration a, sans doute, une dimension quasi mystique. "Je fais partie de ceux pour qui le transcendant est dans l'immanent, expliquait le peintre à une journaliste d'El Mundo il y a quelques années. Le cosmos, c'est nous, moi, cette table, ce tableau... Lorsque je parle du cosmos, je me réfère toujours à ce cosmos proche. Le reste est divagation. Du reste, nous ne savons rien."